vendredi 28 janvier 2011

Mécanismes de domination



Extrait du livre « la prophétie des Andes » de James Redfield, bon, ok, c'est de la nouille-edge, mais le propos rapporté ici est fort intéressant, c'est de l'analyse transactionnelle, c'est inspiré des travaux de Eric Berne, voila:



« Nous devons apprendre à regarder en face notre façon particulière de dominer les autres. (…) Les hommes ont toujours manqué d’énergie, et ils cherchent à dominer les autres pour leur voler la leur. (Mais il existe) une autre une autre source d’énergie mais nous ne pouvons pas vraiment rester reliés à cette source si nous refusons d’analyser la méthode particulière par laquelle, chacun, nous dominons les autres, et de l’abandonner. Chaque fois que nous retomberons dans cette attitude, nous ne serons plus reliés à la source.
« Il est difficile de se défaire de cette habitude parce qu’elle est presque inconsciente. Pour y parvenir, il faut la rendre consciente, en nous souvenant que nous avons élaboré une méthode dans notre enfance pour être écouté, pour obtenir de l’énergie. D’une certaine façon, rien n’a évolué depuis lors. C’est une façon d’être que nous répétons à l’infini. Je l’appelle notre mécanisme de domination.
« Un mécanisme que nous remettons en marche chaque jour dans notre vie quotidienne sans même le savoir. Nous savons seulement que le même type d’événements survient très souvent. Mais si nous répétons ce comportement sans cesse, alors les autres possibilités de notre vie, celles qui sont marquées par les coïncidences restent inexprimées. Nous arrêtons la machine lorsque nous reproduisons ce comportement, tout simplement pour trouver de l’énergie. »
Sanchez fit ralentir le camion et négocia avec précaution une série d’ornières. Je me sentais frustré. Je ne comprenais pas vraiment comment fonctionnait le mécanisme qu’il décrivait. Je faillis le lui dire, mais n’y parvins pas. Je me sentais encore loin de lui et ne voulais pas me livrer.
« Vous avez compris ? demanda-t-il.
— Je n’en suis pas sûr, fis-je un peu sèchement Je ne sais pas si j’ai un mécanisme de domination. »
II me regarda avec affection et rit à haute voix.
« Vraiment ? Alors, pourquoi avez-vous toujours l’air si supérieur ? »
« Voilà un bon exemple du mécanisme de domination. Vous étiez tellement distant que vous n’avez pas su laisser se produire une coïncidence importante ! »
A la vue de mon air défensif, il reprit :
« Ce n’est rien, chacun a son mécanisme. Maintenant au moins vous saurez comment le vôtre fonctionne.
— Pas du tout, qu’est-ce que j’ai donc fait ?
— Votre méthode pour dominer les gens et les situations, pour gagner de l’énergie, c’est de mettre en route ce mécanisme dans votre esprit qui vous pousse à vous retirer dans votre coquille, à rester mystérieux et secret. Vous vous faites croire que c’est de la prudence, mais en fait vous espérez que l’autre va essayer de comprendre ce qui se passe dans votre esprit. Si cela arrive, vous restez vague, vous l’obligez à se donner du mal pour essayer de connaître vos véritables sentiments.
« En le faisant, il s’occupe entièrement de vous et cela vous envoie de l’énergie. Plus longtemps vous pourrez le maintenir dans cet état de mystification, et plus vous recevrez d’énergie. Malheureusement pour vous, quand vous restez indifférent votre vie n’évolue pas très vite parce que vous répétez toujours les mêmes comportements. Si vous aviez su parler à Rolando, votre vie aurait pris une autre direction très
significative. »
Je me sentis envahi par un sentiment de dépression croissant. Tout cela illustrait à merveille ce que m’avait dit Wil lorsque j’avais résisté à l’envie de donner des renseignements à Reneau. Je cherchais toujours à cacher mes pensées. Je regardai par la vitre tandis que la route grimpait de fortes pentes ; Sanchez était très concentré sur sa conduite. C’est seulement lorsque la route fut redevenue plus droite qu’il se tourna vers moi et dit :
« Le premier stade du processus de clarification pour chacun d’entre nous, c’est de tâcher de devenir conscient de notre mécanisme de domination. Rien ne changera tant que nous n’aurons pas réussi à nous regarder en face pour comprendre comment nous manipulons les autres. C’est ce qui vient de vous arriver.
— Quelle est l’étape suivante ?
— Chacun doit revivre son passé, surtout la petite enfance, pour comprendre comment ce mécanisme s’est formé. En le voyant se former, nous le rendons conscient. Il ne faut pas oublier que la plupart des membres de notre famille avaient leur propre mécanisme de domination et qu’ils cherchaient aussi à nous prendre de 1’énergie, à nous les enfants. Il nous fallait bien une stratégie pour la reconquérir. Nous avons donc créé un mécanisme de défense. C’est toujours en relation avec les membres de notre famille que nous le faisons. Une fois que nous aurons identifié les schémas de la lutte pour l’énergie au sein de notre famille, nous serons en mesure de dépasser ces stratégies de contrôle, et de voir ce qui se passe vraiment.
— Qu’est-ce que vous voulez dire ?
— Chaque personne doit réinterpréter son expérience familiale du point de vue de l’évolution, et d’un point de vue spirituel, pour découvrir qui elle est vraiment. Une fois cela fait, notre mécanisme de domination disparaît et notre vie réelle décolle.
— Alors, par quoi dois-je commencer ?
— Il vous faut d’abord comprendre comment votre propre mécanisme s’est formé. Parlez-moi de votre père.
— C’est un homme plein de bonté, qui aime rire, qui est compétent, mais… »
J’hésitai, ne voulant pas être ingrat en paroles envers mon père.
« Mais quoi ?
— Eh bien, dis-je, il était toujours critique. Je ne faisais jamais rien de bien.
— Comment est-ce qu’il vous critiquait ? »
Une image de mon père, jeune et fort, me vint à l’esprit.
« Il posait des questions, et trouvait toujours quelque chose à redire aux réponses.
— Et votre énergie, là-dedans ?
— Je me sentais sûrement vidé, et j’essayais d’éviter de lui dire quoi que ce soit.
— Donc vous deveniez vague et distant, essayant de l’intéresser, mais sans lui révéler quoi que ce soit qu’il puisse critiquer. Il était l’interrogateur et vous le contourniez par votre indifférence.
— Sans doute, mais que voulez-vous dire par interrogateur ?
— Un autre type de mécanisme. Les gens qui utilisent ce moyen d’obtenir de l’énergie sont conduits par leur mécanisme à poser des questions et à fouiller dans l’univers secret des autres pour y trouver quelque chose à critiquer. Si cette stratégie réussit, la personne critiquée est attirée dans le mécanisme de l’autre.
Elle se trouve alors gênée devant l’interrogateur, elle ne s’intéresse plus qu’à lui, qu’à ce qu’il pense, pour éviter de dire quelque chose de mal qu’il pourrait remarquer. C’est cette déférence psychologique qui donne à l’interrogateur l’énergie qu’il souhaite.
« Pensez à toutes les situations où vous vous êtes trouvé près de quelqu’un de ce genre. Quand vous êtes pris dans son mécanisme, n’agissez-vous pas de telle manière qu’il ne puisse vous critiquer ? Il vous fait modifier votre attitude ordinaire et vous prend de l’énergie parce que vous vous jugez vous-même au travers de ce qu’il pourrait penser de vous. »
Je me souvenais exactement de ce type de sentiment, et ce fut Jensen qui me vint aussitôt à l’esprit.
« Donc mon père était un interrogateur ?
— C’est mon impression. »
Je restai un instant perdu dans mes pensées en songeant à ma mère. Si mon père était un interrogateur, qu’était-elle ?
Sanchez me demanda à quoi je pensais.
« Je réfléchissais au mécanisme de domination de ma mère. Combien de sortes de mécanismes y a-t-il ?
— Laissez-moi vous expliquer les classifications décrites dans le Manuscrit. Chacun s’active pour obtenir de l’énergie soit de manière agressive, en obligeant les autres à s’intéresser à lui, soit de manière passive en jouant sur la sympathie ou la curiosité des autres pour attirer leur attention. Par exemple, si quelqu’un vous menace, verbalement ou physiquement, vous êtes obligé, par simple peur, de faire attention à lui et donc de lui donner de l’énergie. La personne qui vous menace vous soumet au plus agressif des mécanismes de domination, celui que la sixième révélation appelle l’
intimidation.
« Si au contraire quelqu’un vous raconte des choses pénibles qui sont en train de lui arriver, en laissant entendre que vous en êtes responsable, et que, si vous lui refusez votre aide, cela risque de continuer, cette personne cherche à vous dominer de manière passive, c’est ce que le Manuscrit appelle un mécanisme
 plaintif. Pensez-y un instant. N’avez-vous jamais côtoyé des gens qui vous donnent un sentiment de culpabilité quand vous êtes en leur présence, même s’il n’y a aucune raison valable ?
— Si
— Eh bien, c’est parce que vous avez accepté d’entrer dans le mécanisme de domination d’une personne qui se fait
 plaindre. Tout leur système consiste à vous amener à penser que vous n’en faites pas assez pour eux. C’est pour ça que vous vous sentez coupable. »
J’acquiesçai.
« Chaque mécanisme particulier peut être examiné selon qu’il tombe dans la catégorie passive ou agressive. Une personne subtile dans sa manière d’être agressive, de trouver votre point faible, de détruire lentement votre univers pour vous prendre votre énergie, cette personne, comme votre père, serait un
 interrogateur. Le mécanisme d’indifférence par lequel vous répondiez à cela est moins passif que l’attitude plaintive que nous venons d’évoquer. Si vous me suivez, la progression est la suivante : intimidateur, interrogateurindifférent et plaintif. Vous comprenez ?
— Je crois. Vous pensez que chacun d’entre nous tombe obligatoirement dans une de ces catégories?
— Exactement. Certaines personnes se servent de plus d’une catégorie à la fois selon les circonstances, mais la plupart d’entre nous avons un système de domination permanent, qui est en général celui qui a le mieux marché avec les membres de notre famille quand nous étions enfants. »
Tout soudain s’éclaira. Ma mère se conduisait avec moi exactement comme mon père. Je regardai
Sanchez.
« Je sais ce que ma mère était. Elle était aussi une interrogatrice.
— Donc vous avez reçu une double dose. Pas étonnant que vous soyez si distant. Mais au moins ils n’ont pas réussi à vous intimider. Vous n’avez jamais craint pour votre sécurité.
— Qu’est-ce qui se serait passé si ç’avait été le cas ?
— Vous vous seriez enlisé dans le mécanisme du
 plaintif. Voyez comment ça fonctionne. Si vous êtes un enfant privé de son énergie par une personne qui vous cause un dommage physique, l’indifférence ne sert à rien. Inutile de combattre cet individu avec cette arme. Il se moque de ce que vous ressentez. Il est trop fort pour vous. Vous êtes obligé de devenir passif et plaintif, de chercher à le faire se sentir coupable du mal qu’il fait.
« Si ça ne suffit pas, alors vous êtes forcé d’attendre de devenir à votre tour assez fort pour exploser contre cette violence et répondre à l’agression par l’agression. »
II s’interrompit.
« Comme l’enfant dont vous m’avez parlé, dans la famille péruvienne qui vous servait à dîner. Chacun va le plus loin possible afin d’obtenir de l’énergie au sein de sa famille. Ensuite, sa stratégie devient un modèle qu’il répète encore et encore tout au long de sa vie.
— Je comprends l’intimidateur, mais comment devient-on l’interrogateur ?
— Que feriez-vous si, étant enfant, vos parents étaient absents, ou n’étaient préoccupés que par leur carrière ?
— Je l’ignore.
— L’indifférence ne suffirait pas. Ils ne s’en apercevraient pas. Vous seriez obligé de chercher une faille, de fouiller, et finalement de découvrir un point faible dans ces gens indifférents pour obtenir de
l’énergie. C’est ce que fait un interrogateur. »
Je commençais à comprendre.
« L’indifférence fabrique des interrogateurs.
— Tout à fait.
— Et les interrogateurs fabriquent des gens indifférents. Et les intimidateursfabriquent en face d’eux des plaintifs. Ou, si ça ne marche pas, un autre intimidateur.
— Voilà. C’est ainsi que les mécanismes de domination se perpétuent. Mais attention, on a tendance à identifier ces mécanismes chez les autres et à s’en croire protégé. Il faut absolument se débarrasser de cette illusion pour progresser. Nous sommes chacun, tour à tour, englués dans un tel mécanisme, et il nous faut prendre du recul et le découvrir. »
Je restai silencieux un moment, puis je dis :
« Une fois ce mécanisme découvert, que se passe-t-il ? »
Sanchez ralentit pour me regarder dans les yeux :
« Nous sommes alors vraiment libres de dépasser le rôle inconscient que nous jouons. Nous pouvons trouver une signification plus élevée à notre vie, un motif spirituel pour être né au sein de notre famille.
Nous pouvons commencer à mieux voir qui nous sommes. »

Repérer et comprendre
Nous avons tous besoin de l’énergie des autres, sous forme d’attention, de reconnaissance ou d’approbation. Il faut cependant savoir éviter, chez eux comme chez nous, des attitudes du même ordre qui, souvent façonnées depuis l’enfance, aboutissent à un mécanisme de domination agressif ou passif.
1- Détermine à l’aide du tableau ci-dessous, inspiré d’une classification proposée par James Redfield, auteur de la Prophétie des Andes, quel type de personne tu recherches, attires, te pompe ou t’est indispensable.
2- Clarifie ton propre mécanisme : comment cherchais-tu à attirer l’attention de tes parents ou substituts ? Comment cherches-tu à capter l’attention dans tes relations familiales, amicales, professionnelles ?
Agressif
Passif
Intimidateur
égocentrique, dominateur, coléreux, menaçant, peut devenir furieux et violent, ne sait pas écouter, maintient sous pression.
Expression : « je dois tout faire seul, réussir à tout prix. »
Plaintif
accommodant, vulnérable, se laisse utiliser, soupire et pleure facilement, réclame de l’aide ou veut résoudre les problèmes des autres.
Expression : « mais je n’y arriverai jamais. »
Interrogateur
Critique, soupçonneux, questionneur, sceptique, perfectionniste, moralisateur, cherche à tout savoir, à manipuler.
Expression: « pourquoi ne fais-tu pas…?
Indifférent
solitaire, insaisissable, manque de confiance, fuit le conflit.
Expression: « je ne sais pas… peut-être, de toute façon. »

1 commentaire:

  1. Le nouille age serait d'observer ces théories chez les autres, d'en user à des fins manipulatrices ou avec un certain sentiment de supériorité (comme le syndrome du sauveur, par exemple).
    Appliqué à soi, je trouve que c'est un bon début de chemin, personnellement.

    Merci,

    Cerro (intimidante :D)

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